Cabinet Nord Chirurgie à Lille Proctologie – Fissure anale
FISSURE ANALE
De quoi parle-t-on ?
Une fissure anale est une profonde crevasse sur la marge anale qui va jusqu’à mettre à nu les fibres du sphincter sous-jacent, muscle qui assure la continence. Lorsque les selles viennent au contact du muscle et de la zone à vif, cela déclenche une vive douleur qui peut se prolonger pendant plusieurs heures en raison d’une contracture musculaire réactionnelle. Ce type de lésion survient le plus souvent en contexte de constipation.
Quand faut-il opérer ?
En début d’évolution, il est possible d’espérer une cicatrisation spontanée en luttant contre la constipation avec des laxatifs et en anticipant la douleur de la défécation avec des antalgiques. En cas d’échec, on peut avoir recours à l’application d’une pommade spécifique qui va favoriser la cicatrisation.
Si l’évolution dure depuis plus de deux mois, la fissure devient chronique. Il est alors illusoire d’espérer une cicatrisation spontanée.
Principes de l’intervention
La chirurgie se pratique en séjour ambulatoire sous anesthésie générale ou rachianesthésie (on n’endort que le bas du corps). Il existe deux approches possibles :
En France, l’intervention la plus pratiquée est la fissurectomie avec plastie. Il s’agit d’enlever la zone porteuse de la crevasse pour retrouver des berges de plaie saines, qui vont pouvoir cicatriser correctement. Pour accélérer la cicatrisation, on découpe un lambeau aux dépens du revêtement du rectum et on abaisse ce petit volet pour recouvrir et protéger le sphincter des selles. On laisse volontairement une petite zone ouverte à l’extérieur pour assurer le drainage dans cette zone contaminée fréquemment par les selles.
Ablation de la fissure
Découpe du lambeau
Application devant le muscle
Dans les pays anglo-saxons, on pratique plus fréquemment une incision partielle et latérale du sphincter pour lever le spasme. En l’absence de contracture, il y a donc une amélioration rapide et nette des douleurs.
Le choix se fait en fonction des antécédents proctologiques, du sexe (accouchements potentiels à venir), de la fonction sphinctérienne ou de l’importance de la contracture.
Les suites habituelles
La plaie externe impose des soins locaux à type de toilette locale après chaque selle en assurant un séchage soigneux pour limiter les phénomènes de macération. Il n’y a le plus souvent pas besoin de soins infirmiers. La cicatrisation se fait en moyenne en 4 à 6 semaines. Les douleurs post-opératoires sont généralement bien inférieures à ce qui est vécu lors de la défécation en préopératoire. La prise des antalgiques doit néanmoins être systématiques, de même que la poursuite des laxatifs pour éviter toute constipation. Tant que cette plaie n’est pas fermée, des suintements peuvent survenir de même que des saignements minimes lors des manœuvres d’essuyage.
Complications à court terme
Les suites immédiates peuvent être marquées par une rétention d’urine réflexe qui peut parfois nécessiter le recours à un sondage urinaire. Une hémorragie secondaire reste possible. Elle nécessite rarement un geste chirurgical pour contrôler le petit vaisseau qui saigne.
Complications à long terme
La cicatrisation prend parfois plus de temps que les 4 à 8 semaines habituelles. Les troubles de la continence sont exceptionnels surtout en l’absence de geste sur le sphincter. Si des troubles préexistent à l’intervention, il ne faut pas hésiter à les mentionner à votre chirurgien. Il pourra alors adapter le choix de la technique à votre situation. De très rares surinfections de plaie peuvent survenir à distance.
Pour plus de renseignements sur le service de chirurgie viscérale et digestive à Lille et dans sa région, n’hésitez pas à contacter le cabinet Nord Chirurgie au 03 20 06 42 31.